vendredi 10 août 2007

reproduction(l appel et l accouplement)


Le lynx est réputé pour être un solitaire. Cependant les territoires des mâles et des femelles se recouvrent en partie. Il n'est pas rare qu'ils se rencontrent mais la plupart du temps ils s'ignorent ou s'évitent. Cependant à partir de décembre, les rencontres deviennent de plus en plus fréquentes. Le mâle comme la femelle laisse des marques odorantes de leur passage. Elles permettent de savoir qui était là. Il n'est pas question de rencontrer n'importe qui.
Au début du printemps, commence vraiment la saison des amours. Le mâle en rut lance de longs appels rauques. La femelle décide de lui répondre... ou pas. La période de rut dure de début février à avril avec un maximum vers le mois de mars. La femelle n'a qu'une seule ovulation par an.
Après la rencontre, les deux congénères se flairent et se saluent. Le salue lynx est un genre de frottement tête contre tête avec reniflement des parties génitales et léchage mutuel. Pendant plusieurs jours, ils ne se quittent plus. Il faut savoir à qui on a à faire. Pas question de rester avec un mauvais mâle. Après l'accouplement chacun retourne dans son territoire. La femelle élève seule sa progéniture. Un mâle peut s'accoupler avec plusieurs femelles mais une femelle ne s'accouple qu'avec un seul mâle.
Les femelles peuvent se reproduire dès leur première année à condition que l'effectif des proies le permette et que la densité des lynx ne soit pas trop importante. Si une des conditions n'est pas respectée soit elles ne se reproduisent pas soit elles vont plus loin. Les mâles, quant à eux, peuvent se reproduire dès leur deuxième année. Les lynx peuvent se reproduire tout au long de leur vie, c'est-à-dire jusqu'à 15 ans, qui est la durée de vie moyenne du lynx.

reprodustion(la naiscance)


Après un mois et demi, sentant le jour arriver, la mère cherche une tanière difficile d'accès et protégée à la fois du vent et de la pluie mais aussi des prédateurs éventuels. La gestation dure environs deux mois (63 à 70 jours). La mise bas se fait dans la discrétion. Ainsi naissent entre un à six petits, le plus souvent deux, aveugles et dont la première préoccupation est de trouver la tétine leur procurant le doux lait chaud de maman.
Ils ouvrent les yeux au bout de dix jours et après deux semaines de jeûne la femelle peut enfin partir à la chasse, les petits peuvent l'attendre. Après un mois, elle commence à régurgiter la viande qu'elle a chassée et prédigérée pour les petits. La mère est toujours inquiète et méfiante. Un aigle qui survole trop souvent la tanière, vite elle déplace ses petits vers un coin plus sûr. Le déplacement se fait par la peau du cou.

reproduction(grandir)










À 2 mois les petits sont joueurs, turbulents et curieux de tout. Les jeux leur apprennent à développer leur force et leur agilité indispensable pour l'âge adulte et la chasse. Et qui est leur partenaire ? Maman bien sûr. C'est une partenaire idéale car très patiente. Ils commencent aussi à sortir de temps en temps, toujours accompagnés de leur mère.





À trois mois les sorties deviennent de plus en plus fréquentes et longues. Bien qu'ils mangent de la viande depuis deux mois, ils tètent encore leur mère. Maintenant elle leur apporte de petites proies vivantes afin qu'ils apprennent pas à pas l'art de la chasse.





Âgé de 12 semaines (4 mois), leur initiation à la chasse nocturne commence. Ils apprennent à roder en silence, à attraper leurs proies et à les tuer, même si au départ c'est toujours maman qui se charge de cette dernière étape. Ils doivent absolument devenir de bons chasseurs pour avoir plus de chance de survivre une fois seuls.





À six mois, lorsqu'ils atteignent la taille d'un gros cocker, ils subissent un sevrage progressif.
La mère est une mère attentive et dévouée. Tout au long des jours qu'elle a passé avec ses petits, elle leur a fait une toilette rigoureuse.

reproduction(la séparation)

La première année, les jeunes sont incapables de se débrouiller tout seul. C'est une période critique. En effet si la nourriture vient à manquer, ils ont une chance sur deux de mourir. Après l'hiver les petites proies disparaissent et il faut apprendre à en attraper de plus grandes. Ils ne savent pas véritablement encore tuer, ils ne font que rabattre le gibier vers leur mère.
Durant la seconde année jusqu'au printemps, ils apprennent à chasser et tuer les grosses proies. Ainsi ils sont prêts à affronter la vie sans leur mère. C'est au printemps qu'ils se séparent. Généralement, les frères et sœurs restent un peu ensembles avant de se quitter eux aussi.
Chacun doit trouver son propre territoire. Les femelles ont tendance à s'installer non loin de leur mère, sauf si les proies manquent. Les mâles, eux vont plus loin et parcourent parfois de longues distances, avant de trouver un nouveau territoire.

la chasse(sa technique de chasse)




La technique de chasse du lynx est très intimement liée à sa morphologie.

C'est le résultat de l'évolution et d'une longue sélection naturelle. À chaque séquence de la chasse, correspondent une ou plusieurs aptitudes physiques ou physiologiques spécialement développées.
Une partie de chasse peut se résumer à :



-recherche d'une piste
-approche de la proie
-attaque surprise
-immobilisation
-exécution
-dégustation.



Le lynx chasse surtout à l'aube et au crépuscule. Il se sert donc de son excellente vue nocturne et de son ouïe fine pour repérer sa proie. Il est capable de la détecter jusqu'à 300 mètres. Le pistage peut prendre des heures et le lynx parcoure souvent de grandes distances juste pour trouver son repas.




Comme il joue sur l'effet de surprise, le lynx s'approche à pas feutrés, ramassé sur lui-même et oreilles rabattues. Il utilise le couvert végétal pour se camoufler.En effet son pelage se confond aisément avec le tapis feuillu. Ses pattes en formes de raquettes lui permettent de ne pas s'enfoncer dans la neige, ce qui lui donne un avantage important lorsqu'il doit courir, soit pour rejoindre sa proie, soit pour échapper à ses propres prédateurs. Tapit dans un coin, il observe longuement sa proie. Il attend le meilleur moment pour lancer son attaque.
Quand il trouve le moment opportun, il bondit sur sa proie.En un seul bond, il peut franchir jusqu'à 5 mètres. Si ce n'est pas suffisant, il doit faire vite. Sa faible capacité cardiaque en fait un mauvais coureur de fond. Cependant sur courtes distances, il reste très rapide. S'il rate sa première attaque il n'aura qu'une chance sur 6 de pouvoir attraper son butin. Il a aussi été montré que 70% des attaques lancées à moins de 20 mètres aboutissent à une capture. Plus le lynx lance son attaque proche de sa proie, plus il a de chance de faire un bon repas. En cas d'échec, il devra quitter les lieux car les autres proies potentielles ont été averties de sa présence et seront trop attentives pour que le lynx ait la moindre chance de réussir une autre attaque.
Une fois proche de sa proie, le lynx la saisie et l'immobilise grâce à ses griffes rétractiles finement aiguisées. Les grandes proies sont saisies par le flanc alors que les plus petites sont attrapées par la nuque.




Le lynx tue les ongulés par étouffement en comprimant leur trachée artère à l'aide de sa puissante mâchoire. Celle-ci étant réduite (seulement 28 dents), la force du levier est plus puissante. Pour les petits rongeurs, il brise la colonne vertébrale d'un coup de crocs voire d'un violent coup de patte.


Voici un shéma récapitulant les différentes positions que peut prendre un lynx durant une séquence de chasse. De gauche à droite et de haut en bas : -Repérage
-Attente couchée
-Attente assise
-Déplacement
-Déplacement en position allongée
-Déplacement feutré
-Camouflage
-Préparation au saut
-Saut.






Une fois morte, la proie est traînée à couvert. Le lynx aime manger en toute tranquillité. Il commence le plus souvent par les gigots et l'arrière de la bête. Lorsqu'il a fini, il ne reste plus que la tête, les os, la peau et les viscères. Il ne lui suffit que de 1,5 à 3 kilos de viande par jour. Il peut revenir plusieurs jours de suite sur une même proie, qu'il a ou non recouverte de feuilles, de terre et de mousses. Il a pour habitude de recouvrir les endroits déjà mangé par la peau de la bête. Le lynx n'est pas un charognard et il ne mange que les proies tuées par ses soins. Contrairement à ce que beaucoup pensent le lynx ne privilégie aucunement les proies malades ou âgées. Ceci est dû à sa technique de chasse. Il ne cherche pas à fatiguer sa proie mais choisit plutôt celle qui est la moins vigilante, la plus exposée à son attaque.
Le lynx s'est spécialisé pour la chasse à l'ongulé moyen (chevreuil) qui est sa proie de prédilection.

la chasse(son menu)


La proie de prédilection du lynx est le chevreuil. Cependant, étant donné l'étendue de son aire de répartition, le chevreuil n'est pas son seul mets favori. On observe des différences, en particuliers dans les lieux où ces deux animaux ne cohabitent pas. On trouve par exemple :
à l'est de la Finlande, le lapin variable.
en Norvège, le renne.
dans les fôrets boréales et montagnardes, les tétras.
en Amérique du Nord, le lièvre à raquette.
Malgré cette préférence, le lynx est un animal opportuniste. Il se contente de peu quand son estomac le presse. On retrouve ainsi dans ses repas des petits rongeurs (campagnols, écureuils, martres, marmottes, souris), des lagomorphes (lapin variable, lièvre), des escargots, des lézards, des oiseaux etc. mais aussi des rennes, des chamois, des renards et les faons de cervidés (cerf, daim, caribou) etc. On ne retrouve que rarement chiens et moutons et, à priori, pas d'humains.
Ses habitudes varient avec les saisons : en hiver jusqu'au printemps, ce sont surtout les grosses proies car elles sont fatiguées puis les nouveau-nés arrivent. Ensuite, ce sont plutôt les lapins et les lièvres qui ont sa préférence. Le lynx d'Eurasie semble tuer plus de cervidés que ses cousins.
Elles varient aussi selon l'âge et le sexe. Les femelles et les subadultes, plus petites pour les unes, plus inexpérimentés pour les autres, choisissent des proies plus petites : ils attaques préférentiellement les lapins, les lièvres et les petits rongeurs.
Malgré ce que peuvent dire certains chasseurs ou ennemis du lynx, celui-ci ne prélève que 2 à 3% du cheptel alors que l'accroissement moyen de celui-ci est de 24 à 25% suivant les années. De ce fait il ne peut pas être considéré comme un concurrent direct de la chasse.

la chasse(son territoire)


Le lynx est un animal territorial. C'est-à-dire qu'il investit un lieu plus ou moins grand où il s'installe, chasse, se reproduit. Il sort rarement de son territoire, sauf les mâles en période de rut pour retrouver une femelle réceptive.
Quand il quitte leur mère, le jeune lynx cherche un territoire. Les mâles vont souvent plus loin que les femelles.
Le territoire du mâle est en moyenne plus grand que celui des femelles. Il recouvre en partie ou en totalité un ou plusieurs territoires de femelles. La surface dépend de plusieurs critères. La densité de proies est importante, comme la présence d'abris surs pour dormir ou mettre bas. Elle dépend aussi da la période de l'année. En hiver, le lynx a tendance à parcourir des distances plus importantes pour trouver une proie, tandis qu'en été, surtout à la période de la mise bas, il se contonne près d'un ou plusieurs abris.
Le marquage est un moyen pour le lynx d'éviter de faire des rencontres. Il se manifeste par des dépôts odorants (urines, sacs anaux, liquides de glandes sudoripares), des coups de griffes. Cependant il ne dépose pas ses crottes en évidence pour le marquage. Il se soulage là où il a envie, c'est-à-dire là où il se repose en général, sans avoir vraiment de coin qu'on pourrait assimiler à des latrines.